Réponse express : comment faire un joint souple sur terrasse béton
Un joint souple sur terrasse en béton, c’est l’application d’un mastic élastique (polyuréthane ou silicone) dans les espaces entre dalles. Il compense les mouvements naturels du béton causés par la température, l’humidité et le tassement du sol. En gros : vous nettoyez le joint, vous posez un fond de joint en mousse, vous appliquez le mastic avec un pistolet, puis vous lissez. Comptez une demi-journée de boulot et quelques dizaines d’euros en matériel pour une terrasse classique.
Pourquoi je vous raconte ça ? Parce que j’ai galéré comme pas permis avec ma première terrasse. J’avais utilisé du mortier classique, persuadée que « c’est du solide, ça tiendra ». Résultat : au bout d’un hiver, j’avais des fissures partout. Le béton avait bougé (eh oui, ça bouge !), et mon joint rigide avait craqué de toutes parts. Depuis, j’ai compris : sur du béton extérieur, un joint souple, c’est la vie.
💡 À retenir : Le joint souple absorbe les dilatations et contractions du béton. Un joint rigide finit par casser. Point barre.
Pourquoi le béton a besoin d’un joint qui respire
Le béton, c’est pas un bloc figé dans le temps. Il réagit à son environnement comme un organisme vivant (bon, j’exagère un peu, mais vous voyez l’idée). Quand il fait chaud, il se dilate. Quand il fait froid, il se rétracte. Ajoutez à ça les tassements du sol, l’humidité qui s’infiltre, et parfois le gel qui s’en mêle… Bref, votre terrasse est soumise à rude épreuve.
Un joint rigide, type mortier classique, va résister un temps. Mais face aux mouvements répétés, il va finir par céder : fissures, éclatements, infiltrations d’eau. Et là, bonjour les dégâts. Un joint souple, lui, encaisse ces variations sans broncher. Il se déforme, puis revient en place. Magique.
Joint rigide vs joint souple : le match sans pitié
| Type de joint | Avantages | Inconvénients | Quand l’utiliser |
|---|---|---|---|
| Joint rigide (mortier) | Solide, économique, facile à trouver | Cassant, sensible aux mouvements | Intérieur, surfaces stables |
| Joint souple (mastic) | Élastique, étanche, durable | Plus cher, nécessite du matériel | Extérieur, terrasses, zones de passage |
Le matériel qu’il vous faut (checklist complète)
Pas besoin d’un camion d’outillage, mais quelques indispensables quand même. Voici ce que j’utilise à chaque fois :
- Mastic souple : polyuréthane pour l’extérieur (ma préférence absolue), silicone si budget serré, ou résine élastomère pour du haut de gamme
- Pistolet à mastic : manuel suffit largement, électrique si vous avez une grosse surface
- Fond de joint en mousse polyéthylène : essentiel pour calibrer la profondeur
- Primaire d’accrochage : Sika Primer-3 N ou équivalent (pas toujours obligatoire, mais ça aide vraiment)
- Ruban de masquage : pour un rendu nickel chrome
- Disqueuse : si vos joints sont trop fins (moins de 10 mm)
- Aspirateur ou soufflette pour nettoyer
- Spatule, éponge, chiffons
⚠️ Mon erreur de débutante : J’avais pris du silicone d’intérieur par méconnaissance. Au bout de quelques mois sous la pluie, il avait jauni et se décollait. Depuis, je vérifie toujours la mention « extérieur » et « résistant aux UV ».
Quel mastic choisir pour une terrasse béton ?
Le polyuréthane, c’est mon chouchou. Il résiste à tout : UV, pluie, gel, passages répétés. Il est un peu plus cher que le silicone, mais il vaut largement l’investissement. Le silicone, c’est bien aussi, mais attention à prendre une version spéciale extérieur. Quant à la résine élastomère (comme le SikaSeal-183), c’est le top du top si vous avez un budget confortable.
Les étapes détaillées pour un joint au poil
Étape 1 : Préparer le joint (la base de tout)
Première chose : vérifiez la largeur du joint. Si elle fait moins de 10 mm, prenez votre disqueuse et élargissez. Un joint trop fin, c’est la garantie qu’il va craquer. Ensuite, nettoyez comme si votre vie en dépendait. Je ne rigole pas : un joint sale, c’est un joint qui ne tiendra pas.
Aspirez toutes les poussières, gravillons, vieilles saletés. Brossez les parois du joint. Si vous avez une soufflette, encore mieux. Le mastic doit adhérer sur une surface propre et sèche.
Ensuite, collez votre ruban de masquage de chaque côté du joint. Ça paraît bête, mais c’est ce qui fait la différence entre un joint moche et un joint pro. Placez le ruban à environ 2-3 mm du bord du joint.
Étape 2 : Appliquer le primaire (l’étape qu’on zappe souvent)
Le primaire d’accrochage, c’est un peu comme une sous-couche de peinture. Ça améliore l’adhérence du mastic et ça protège les bords du béton. Certains fabricants disent que c’est optionnel… Moi, je le fais systématiquement depuis que j’ai eu un joint qui s’est décollé faute de primaire.
Au pinceau, appliquez une fine couche régulière sur les deux parois du joint. Laissez sécher le temps indiqué sur l’emballage (souvent 15 à 30 minutes). Pendant ce temps, préparez votre fond de joint.
Étape 3 : Installer le fond de joint (le secret d’un joint parfait)
Le fond de joint, c’est cette petite cordelette ou ce tube en mousse que vous enfoncez dans le joint. À quoi ça sert ? Trois choses :
- Calibrer la profondeur du mastic (idéalement, moitié de la largeur du joint)
- Éviter que le mastic adhère au fond du joint (sinon il risque de se déchirer en cas de mouvement)
- Économiser du mastic (et oui, ça compte !)
Prenez un fond de joint dont le diamètre est légèrement supérieur à la largeur du joint. Enfoncez-le doucement avec un couteau à enduire ou un tournevis plat. Il doit être bien en place, environ à mi-profondeur.
Étape 4 : Appliquer le mastic (le moment de vérité)
Coupez l’embout de la cartouche en biseau, à 45°. Percez la cartouche, installez-la dans le pistolet. Maintenant, respirez un bon coup (c’est parti !).
Tenez le pistolet à 45°, avancez lentement et régulièrement. La pression doit être constante pour éviter les bulles d’air. Remplissez le joint en dépassant légèrement du niveau de la dalle. Travaillez par sections de 2-3 mètres pour pouvoir lisser avant que ça ne sèche.
💡 Astuce de pro : Entraînez-vous sur un carton avant de vous lancer. Ça vous permet de doser la pression et de trouver votre rythme.
Étape 5 : Lisser et finir proprement
Avant que le mastic ne commence à prendre, lissez-le avec une spatule à joint ou un lisseur. Un passage ferme et continu, sans trembler. Vous pouvez aussi utiliser le doigt mouillé (oui, ça marche vraiment bien, surtout pour le silicone).
Retirez le ruban de masquage avant le séchage complet. Si vous attendez trop, vous risquez d’arracher le mastic avec le ruban. Tirez doucement, à 45°.
Nettoyez les éventuelles bavures avec une éponge humide si le mastic est encore frais. Pour les résidus secs, utilisez du white spirit (selon le type de mastic).
Les erreurs que j’ai faites pour que vous ne les fassiez pas
Ne pas nettoyer correctement
Premier raté de ma vie : j’ai appliqué du mastic sur un joint poussiéreux. Résultat ? Décollement au bout de quelques semaines. Depuis, je passe un temps fou à nettoyer. Et ça vaut vraiment le coup.
Oublier le fond de joint
Sans fond de joint, votre mastic risque de coller au fond du joint et de se déchirer en cas de mouvement. J’ai appris ça à mes dépens. Maintenant, je ne zappe jamais cette étape.
Utiliser un mastic d’intérieur
Comme je le disais plus haut : grosse erreur. Un mastic d’intérieur ne résiste pas aux UV ni aux intempéries. Il jaunit, se craquelle, se décolle. Vérifiez toujours l’étiquette.
Cas particuliers : joints de dilatation et grandes terrasses
Si votre terrasse fait plus de 15-20 m², il faut prévoir des joints de dilatation en plus des joints entre dalles. Pourquoi ? Parce que sur de grandes surfaces, les mouvements du béton sont plus importants.
Positionnez un joint de dilatation tous les 3 à 5 mètres, en fonction des conditions (climat, exposition, type de béton). Ces joints doivent être plus larges (15 à 20 mm) et impérativement souples.
Entretien : combien de temps ça tient ?
Un joint souple bien fait, c’est 5 à 10 ans de tranquillité. Après, tout dépend de la qualité du mastic, de l’exposition (plein sud = plus dur), et de l’entretien.
Nettoyez vos joints une à deux fois par an avec un jet d’eau et une brosse douce. Inspectez-les après l’hiver : c’est à ce moment qu’on repère les éventuelles dégradations.
Si un joint se décolle ou se fissure, retirez-le complètement avant de refaire un nouveau joint. Ne faites jamais l’erreur d’appliquer du mastic par-dessus l’ancien : ça ne tiendra jamais.
FAQ : vos questions, mes réponses
Quel est le meilleur mastic pour une terrasse en béton extérieure ?
Le polyuréthane est le choix le plus sûr pour l’extérieur. Il résiste parfaitement aux UV, aux intempéries, au gel et aux passages répétés. Le silicone extérieur fonctionne aussi, mais il jaunit plus vite avec le temps. Pour du très haut de gamme, optez pour une résine élastomère comme le SikaSeal-183.
Combien coûte la réalisation d’un joint souple sur une terrasse ?
Pour une terrasse de 20 m² avec environ 15 mètres linéaires de joints, comptez entre 50 et 100 euros en matériel (mastic, pistolet, fond de joint, primaire, ruban). Si vous faites appel à un professionnel, ajoutez 15 à 25 euros par mètre linéaire de main-d’œuvre.
Peut-on faire un joint souple sur une terrasse carrelée ?
Oui, absolument. Le principe est le même : nettoyez bien le joint, posez un fond de joint si nécessaire, appliquez un mastic souple adapté au carrelage (silicone ou polyuréthane). Vérifiez juste que le mastic est compatible avec votre type de carrelage (grès, porcelaine, etc.).
En résumé : c’est vraiment accessible à tout le monde
Faire un joint souple sur une terrasse en béton, ce n’est pas sorcier. Ça demande de la rigueur, de la patience, et le bon matériel. Mais franchement, si j’y suis arrivée après mon premier raté, vous y arriverez aussi.
Prenez le temps de bien nettoyer, ne zappez pas le fond de joint, choisissez un bon mastic, et lissez proprement. Vous aurez une terrasse qui tient le coup pendant des années, sans fissures ni infiltrations.
Et vous, vous avez déjà tenté l’aventure des joints souples ? Racontez-moi vos galères, vos astuces ou vos réussites en commentaire. On apprend tous les uns des autres !
Pour aller plus loin, je vous recommande les guides techniques de Sika ou les vidéos pratiques sur YouTube, qui montrent bien les gestes en détail.